mardi 30 novembre 2010

Josse De Pauw traduit en français

Le comédien et auteur belge néerlandophone Josse De Pauw est traduit en français pour la première fois : les éditions Genèse publient "Le temps d'être", une compilation de deux de ses ouvrages écrits en néerlandais ("Werk" et "Nog") qui racontent des souvenirs et des histoires vécues avec sa fille.

A l'occasion de la sortie de ce livre, il s'est confié à la journaliste Isabelle Monnart dans le quotidien "La Dernière Heure/Les Sports" :
"Vous êtes content que l'on vous découvre en français dans le texte?
- Oui, je suis ravi! Je vis ma vie à Bruxelles, j'ai pas mal de copains francophones qui pouvaient me suivre dans mon travail au théâtre, mais pas dans l'écrit. C'est lors de lectures au Théâtre National que j'ai lancé des appels du pied aux éditeurs. Et çà a marché.
- C'était intéressant pour vous de vous lire dans une autre langue?
- Oui. Parce que même si je vis une partie de ma vie en français, çà reste, malgré tout, une langue étrangère pour moi. Je me relis d'une autre manière, même si je me reconnais à 100%.
- Vous racontez avec beaucoup de tendresse vos souvenirs d'enfant de la campagne!
- C'était important pour moi. Parce que même si je suis devenu un citadin aujourd'hui, c'est là que j'ai grandi. Mais je n'ai pas voulu y mettre de nostalgie. Je pense que j'ai commencé à écrire, à raviver un certain passé, pour mieux me comprendre.
- Vous n'avez pas trouvé çà dans le théâtre?
- Je ne sais pas. Ce qui est sûr, c'est qu'utiliser un matériel comme celui-là au théâtre aurait des accents trop nostalgiques. J'ai commencé à écrire quand j'avais une trentaine d'années mais je ne rêvais pas d'un livre : c'étaient de simples exercices d'observation. Je ne parlerai jamais au théâtre comme je le fais dans ce livre".

mardi 23 novembre 2010

Nouveau livre de Nicole Verschoore

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Née en 1939, Nicole Verschoore est docteur en philologie germanique de l'Université de Gand. Assistante du professeur Herman Uyttersprot, boursière du Fonds National de Recherche Scientifique, elle choisit en 1973 une carrière de journaliste : elle est collaboratrice puis rédactrice responsable de la culture au quotidien libéral "Het Laatste Nieuws" (jusqu'en 1988), ensuite chroniqueur de la vie musicale à Bruxelles jusqu'en 1994. L'année de la publication de son premier roman chez Gallimard, Nicole Verschoore prend la direction de l'hebdomadaire gantois "Le Nouveau Courrier" (1994-1999). L'Académie Royale de langue et de littérature françaises de Belgique lui a décerné le Prix Michot pour sa trilogie romanesque La Passion et les Hommes ("Les parchemins de la tour", "Le mont Blandin" et "La charrette de Lapsceure"). Plus d'infos sur http://www.nicoleverschoore.be/

En 2010, les éditions Le Cri ont publié son dernier livre, "Autobiographie d'un siècle". Je n'ai pas encore eu l'occasion de le lire, mais je vous invite à découvrir le compte-rendu rédigé par Henri-Floris Jespers dans la revue trimestrielle de la Fondation Ca Ira (http://www.caira.over-blog.com/) :

"Le facteur, une espèce en voie de disparition, délibérément sacrifiée à l'autel sanglant de la sacro-sainte libéralisation des marchés (lisez : l'appât frénétique et dévastateur du gain), me remet deux livres de Nicole Verschoore en main propre. Je termine, émerveillé, la lecture de son "Autobiographie d'un siècle". Un siècle qui est le mien, une autobiographie imaginaire qui, dans son étrangeté délibérée mais sincère, est la mienne. Ce septième ouvrage de Nicole Verschoore illustre en mineur, mine de rien, cette "sérénité crispée" dont nous parle René Char. Métissant les genres avec une adresse toute personnelle, elle nous donne un livre, qualifié de roman, dont la lecture m'a réconforté. Le lecteur y entendra tantôt des échos prolongés ou assourdis de l'oeuvre romanesque de Nicole Verschoore (du "Maître du bourg" à "La passion et les hommes"), tantôt des résonances de ses travaux érudits publiés, tant en français qu'en néerlandais, au cours d'une longue et discrète carrière au service de la mémoire collective. Cette "Autobiographie d'un siècle" se présente comme un caléidoscope révélant des rappels de lumière à des plans différents. Nicole Verschoore calcule savamment les alternances, les échos, les ordonnances et les rappels, amalgamant des proses diverses dont la généalogie fascine : bribes autobiographiques ou autofictionnelles, considérations critiques sur la politique ou sur la finance internationale, mises en abyme, fragments de ce qui eût pu s'affirmer comme un roman par lettres...".
(Merci à Mr Jespers de m'avoir donné l'autorisation de reprendre son compte-rendu)

P.S. En cliquant ci-dessous sur "Verschoore Nicole", vous retrouverez mes autres articles consacrés à cet auteur.

lundi 15 novembre 2010

"Le voyage d'hiver" (Amélie Nothomb)

Agé d'une quarantaine d'années, Zoïle nous explique pourquoi il va détourner un avion de Roissy et le faire s'écraser sur la tour Eiffel. La tour Eiffel est en forme de A comme Astrolabe, la femme dont il est amoureux. Mais Zoïle n'a pu vivre pleinement son histoire d'amour car Astrolabe tient à s'occuper jour et nuit de la romancière autiste Aliénor Molèze dont il n'est pas parvenu à se débarrasser.

Parmi les cinq livres d'Amélie Nothomb que j'ai déjà lus, j'ai adoré les deux romans autobiographiques "Stupeur et tremblements" et "Ni d'Eve, ni d'Adam" qui se déroulent au Japon ; j'ai détesté le glauque "Hygiène de l'assassin" ; j'ai aimé "Les Catilinaires" et "Le voyage d'hiver" mais ils ne m'ont pas marqué et ne me donnent pas l'envie de les relire.

lundi 8 novembre 2010

"Seuils de Loire" (Colette Nys-Mazure)

Née en 1939 à Wavre, Colette Nys-Mazure vit au bord de l'Escaut dans le Tournaisis (Belgique). Elle est titulaire d'une maîtrise de lettres modernes de l'Université Catholique de Louvain. Longtemps professeur de français, elle continue d'animer des ateliers d'écriture et de lecture. Sa première publication date de 1975. Si la poésie reste son domaine privilégié, elle écrit aussi du théâtre, des nouvelles, des essais et des livres pour la jeunesse.

Colette a rédigé cet ouvrage de 141 pages dans le cadre d'une résidence de poète qui s'est déroulée en 2002 pendant deux mois au Centre Municipal de Rochefort-sur-Loire. Lors de sa première visite, un vent glacé lui inspire cette réflexion : "Comment ne pas me sentir en pays connu puisque je retrouvais des airs de chez nous? Là comme ici, la girouette tourne plus volontiers que l'éventail ne bat de l'aile".

Le Moulin Géant, qui héberge sa résidence de poète, lui fait penser à son arrière-grand-père Augustin Desmet qui était meunier à Tournai. Son Moulin de l'Agache (une pie en tournaisien) construit en 1808 avait été détruit par les Allemands en octobre 1918. Augustin est mort à 72 ans en 1921, mais ses filles (parmi lesquelles Henriette, la grand-mère de l'auteur) ont raconté à Colette de nombreuses anecdotes à son sujet.

Le Moulin Géant de Rochefort-sur-Loire lui évoque aussi les moulins de Froyennes, Villeneuve-d'Ascq, Damme ou Kain. Les références au Tournaisis sont fréquentes : "Mon territoire est fendu par l'Escaut, puissant et modeste. Rien à voir avec le Rhône, la Loire ou la Moldau, mais c'est mon fleuve et je le fréquente assidûment, supportant mal l'air de dédain de quelques touristes, pressés de comparer, incapables de contempler".

Colette fait l'éloge de la correspondance et de l'écriture : "Comment tant de personnes peuvent-elles se priver d'écrire? Ignorent-elles l'émotion des lettres retrouvées qui disent l'être disparu, vibrant encore sous les doigts, les yeux?". Au terme de sa résidence de poète, elle conclut : "Ces êtres croisés et ces lieux arpentés sont en moi ; aucun vandale ne les défigurera. L'écriture comme témoin, légataire. Mémoire passeuse. Dans le sillage des grands hommes poètes qui m'ont précédée ici : la bande à Cadou, Pierre Garnier, Pascal Commère, Thierry Renard, et, déjà dans la perspective de ceux qui me suivront, je me suis imprégnée d'un pays".

N'étant pas un grand amateur de poésies, ce sont surtout les commentaires et les réflexions de Colette Nys-Mazure qui m'ont intéressé. Ils m'ont appris à mieux connaître cette Grande Dame dont j'admire le talent, la sagesse et l'humanisme. Son amour de la nature, de la lecture, de l'écriture, du Tournaisis et des petits plaisirs du quotidien transparaissent aussi dans cet ouvrage.

lundi 1 novembre 2010

En bref...

1° Nouveau roman pour Nicolas Ancion : "L'homme qui refusait de mourir" (éditions Dis Voir). Il s'inspire librement des recherches de François Taddéi sur le vieillissement des bactéries et la transmission du savoir dans la nature, depuis les unicellulaires jusqu'aux humains. Il prend à contre-pied les travaux du chercheur et revisite la figure du savant fou et de l'apprenti sorcier, les histoires de robots et de trafics d'organes. Plus d'infos sur http://ancion.hautetfort.com/

2° Micheline Boland vient d'être interviewée par Bob Boutique sur Actu TV : www.youtube.com/watch?v=l2EszkaprVs . En septembre, Florian Houdart avait réalisé un clip très bien fait sur son parcours littéraire : www.youtube.com/watch?v=LlSqlR_-phY

3° Carine-Laure Desguin a reçu le 3ème prix du concours de poésie des Mutualités Socialistes de Charleroi pour son poème "L'arrivée". Elle sera en séance de dédicaces le samedi 13 novembre 2010 après-midi au salon Tournai La Page. Plus d'infos sur http://carinelauredesguin.over-blog.com/

4° Jacques Goyens vient de sortir son dernier livre : "L'insondable énigme". C'est un recueil de nouvelles et de portraits de femmes, fruit de plusieurs décennies d'observation. Il sera en séance de dédicaces le dimanche 14 novembre 2010 de 10h à 19h au salon Tournai La Page. Plus d'infos sur son site www.infoline.be/jacques

5° Philippe Mathy présentera son dernier livre "Une barque" (éditions Tétras Lyre) le samedi 13 novembre 2010 à 10h30 au salon Tournai La Page. Plus d'infos sur son site http://users.skynet.be/philippe.mathy

6° Evelyne Wilwerth présentera son roman "Papillon mortel" (éditions Luce Wilquin) le 3 novembre à la Sabam et le 20 novembre à la Fleur en papier doré à Bruxelles. Une de ses poésies a été reprise dans "Piqués des vers" (éditions La Renaissance du Livre), une nouvelle anthologie de poésie belge basée sur 300 coups de coeur de Colette Nys-Mazure et Christian Libens. Enfin, Evelyne prépare un ensemble de textes érotico-sensuels. Plus d'infos sur son site http://users.skynet.be/evelyne.wilwerth

7° Le mercredi 17 novembre 2010 à 18h, l'Association des Ecrivains Belges de langue française (150, chaussée de Wavre à Ixelles) présentera "Les survivants de Sallimoc" de Pascale Lara Schyns, "Dans l'oreille profonde" de Marc Dugardin et "Jean Tordeur : la table d'écriture" de Marie-Ange Bernard. Plus d'infos sur http://www.ecrivainsbelges.be/

8° La 8ème Foire du Livre Belge se tiendra les 26, 27 et 28 novembre 2010 à Uccle (entrée gratuite). Jean Van Hamme, Mark Eyskens, Armel Job, Bob Boutique, Alain Berenboom, Corinne Hoex, Jean-Baptiste Baronian et Vincent Engel ont déjà confirmé leur présence.