lundi 31 mai 2010

Deux jeunes poètes belges à découvrir

Né en 1986, Maxime Hanchir déserte en 2005 et passe quelque temps sur les routes australiennes. Il part ensuite pour l'Amérique centrale avant de s'installer à Berlin. Vit d'expédients et de petits boulots. Il réside maintenant à Liège où il a commencé des études de traduction en 2008. Ses poèmes ont été publiés dans la revue liégeoise "Le Fram". Il a aussi contribué à la revue canadienne d'art contemporain, "Whitehot Magazine".

Né à Liège en 1981, Antoine Wauters est philosophe de formation, coéditeur de la revue "Langue Vive" et, depuis peu, scénariste. Lauréat du Prix Pyramides 2008, il reçoit la même année le Prix Polak de l'Académie de langue et de littérature françaises de Belgique. Il a publié "Os" (Tétras-lyre), "La bouche en quatre" (Le Coudrier) et "Debout sur la langue" (Maelström). "Ali si on veut", co-écrit avec Ben Arès, est à paraître chez Cheyne Editeur. A paraître également : "Césarine de nuit".

Tous deux participent au 7ème Festival International et Marché de Poésie organisés à Namur du mercredi 9 au dimanche 13 juin 2010.

mercredi 26 mai 2010

Interview de Carine-Laure Desguin

1° Pouvez-vous présenter?
Si le joker m'était permis, je le prendrais car parler de moi n'a jamais été ma tasse de thé! Parler non plus, d'ailleurs... Sur la quatrième de couverture de mon premier roman "Rue Baraka", c'est volontairement que la bio se réduit à quelques mots : Carine-Laure Desguin, elle aime sourire aux étoiles et dire bonjour aux gens qu'elle croise... Mais voilà, ce modèle de présentation est trop réducteur, je le sais... Depuis de nombreuses années, je travaille dans le secteur paramédical, en extra-muros. Post-graduée en gérontologie sociale et diplômée en pédagogie, c'est vraiment à l'écoute des autres et chez eux que je me sens le mieux. C'est dans cette sphère-là que je me sens utile... J'aime bouger et aller vers les autres. J'aime traverser les rues, sillonner les campagnes et soigner les gens.

2° Quand avez-vous commencé à écrire et qu'est-ce que cela vous apporte?
La première fois que j'ai mis sur le papier tout un ressenti, j'avais sept ans! La phrase qui commence le texte est encore présente dans mon esprit : "Les gens d'ici sont très gentils...". Je venais de quitter une région et j'arrivais dans une autre, mais dès le premier jour, je suis allée à la recherche des autres enfants du quartier et le texte que j'ai écrit le soir était destiné à mon cousin qui, lui, était resté dans mon ancienne ville. Vers 12 ans, j'ai lu "Bonjour tristesse" de Françoise Sagan et à ce moment-là, l'écriture m'est apparue comme une évidence... Durant mon adolescence, j'ai beaucoup lu et écrit. Je lisais tout ce qui m'était possible de lire. Mes écritures se résumaient à de la poésie et à des textes de tous genres. Et vers 19 ans, j'ai décidé de ne plus écrire, de me consacrer à mes études. Durant une bonne vingtaine d'années, je n'ai plus écrit du tout et mes lectures se focalisaient sur les informations relatives à mon travail et, grâce au ciel, je me suis promenée beaucoup dans les livres de psychologie dynamique... L'âme humaine et tous les oiseaux qui l'entourent, çà me passionne! En 2007, j'ai acheté "Vieillir sans toi" de Michel Cyprien et quand j'ai refermé ce roman, une évidence s'est imposée à moi : mon désir d'écrire était intact. Les semaines qui suivirent, une histoire a cogné dans ma tête et des personnages se sont installés sur le papier. Ce que m'apporte l'écriture? Offrir aux lecteurs une parcelle de mon imaginaire. Et puis, beaucoup beaucoup d'amour! Lire et écrire provoquent en moi ce très beau sentiment car j'aime vraiment les mots et toute l'énergie qu'ils transposent.

3° Quelles sont vos sources d'inspiration et vos thèmes de prédilection?
Mes sources d'inspiration sont nombreuses et je pense que je ne les ai pas encore toutes expérimentées... Je me surprends moi-même! Mon second roman, "Les enfants du Grand Jardin", c'est un conte surréaliste pour adultes et adolescents. L'origine du texte est insolite. L'an dernier, j'ai eu l'envie de passer un dimanche après-midi dans un endroit où je n'étais jamais allée. Depuis longtemps, je désire rouler sur un solex et je pensais que ce dimanche-là se réunissaient des solexistes. Dans le grand jardin d'une maison privée, des artisans proposaient leurs créations, des peintures, des sculptures. Pas de solexistes et pas de solex non plus! Durant deux heures, je suis restée là, je regardais tous ces gens qui aimaient se rassembler et offrir aux touristes d'un jour l'une ou l'autre chose artisanale. Le lendemain, toc toc toc, des flashs s'étoilaient devant les yeux. Dans un endroit inconnu, deux fées rassemblent des enfants venus de tous les horizons. Elles leur apprennent à vivre, à aimer et à parler une langue spéciale , la langue qui n'a pas de bois... "Les enfants du Grand Jardin" étaient nés... La lecture de certains auteurs déclenchent chez moi des images et une envie instantanée et quasi incontrôlable d'écrire. Je pense à Xavier Deutsch, André Breton... Encore une inspiration insolite : une amie se fracture le scaphoïde, un petit os du pied. Par boutade, je lui dis : "on connaissait déjà l'astrogale d'Albertine Sarrazin, maintenant il y aura le scaphoïde d'E.R.". Le lendemain, je filais à la bibliothèque et quelques jours plus tard, j'écrivais sous forme de poésies des épisodes de la vie de ce grand écrivain qui défraya la chronique (ce texte datant d'octobre peut se lire sur mon blog : Alger 1937, Paris 1967, une révolte, un destin).

4° Pourquoi avez-vous souhaité être publiée et pourquoi avoir choisi les Editions Chloé des Lys?
Au départ, je ne pensais pas être publiée. C'est une amie qui, après la lecture de "Rue Baraka", m'a incitée à rechercher un éditeur. Sur Internet, les références de nombreuses maisons d'éditions s'entrechoquent. La lecture de commentaires de certains auteurs m'a fait prendre connaissance des difficultés du monde de l'édition...et de la vigilance dont devait faire preuve un futur édité! Et donc, j'ai compris que chez Chloé des Lys, le compte d'éditeur était réellement le compte d'éditeur. L'auteur ne débourse rien. Ce contrat chez Chloé des Lys m'a donné confiance en moi.

5° Pouvez-vous nous parler de votre premier roman "Rue Baraka"?
"Rue Baraka", mon premier roman, investit vraiment dans le thème qui me titille les neurones depuis longtemps : la rencontre inattendue et que faisons-nous de ces rencontres, le destin, la destinée... Vous l'avez compris : c'est l'histoire d'une rencontre. Par hasard - celui-ci aussi, je l'aime, le hasard - Tarek, un jeune homme désoeuvré, rencontre un vieux peintre encore plein d'enthousiasme. De la vie, le vieux peintre connaît ses mystères et surtout ses secrets. Il apprend à Tarek le plus grand des secrets de la vie : celui qui nous offre le pouvoir de faire de nos rêves une réalité... Dans cette grande maison de ville, Tarek apprendra tout d'abord à rêver et connaîtra ensuite le secret du secret.

6° Quels sont vos projets?
Les projets se bousculent, ils veulent tous être le premier dossier... "Les enfants du Grand Jardin" sont en attente au comité de lecture de chez Chloé des Lys. "Mademoiselle Lucas" attend une relecture. Et puis, ne riez pas mais voici quelques mois, j'ai rencontré par hasard - encore lui - un personnage insolite qui m'a demandé de but en blanc d'écrire l'histoire de sa vie... Cela fait donc partie de mes projets...mais j'en ai d'autres, attendez un peu...

Plus d'infos sur son blog : http://carinelauredesguin.over-blog.com

lundi 17 mai 2010

Nicolas Ancion sur Télé-Vesdre

Télé-Vesdre vient de diffuser une longue interview de l'écrivain liégeois Nicolas Ancion dont je vous ai déjà parlé. Voici le lien pour la regarder :
http://ancion.hautetfort.com/archive/2010/05/10/dans-l-album-sur-televesdre.html

mardi 11 mai 2010

Interview de Micheline Boland

A l'occasion de la sortie de son nouveau livre "Le magasin des contes" (éditions Chloé des Lys), Micheline Boland a répondu par mail à mes questions :

"Peux-tu nous présenter ton dernier livre?
- "Le magasin des contes" est un livre de contes dans lequel j'ai rassemblé des histoires qui ont été finalistes lors du concours de contes de Surice ("Des rumeurs" pour le thème des rumeurs, "La persévérance de Jeannette" pour le thème des histoires d'ô) ainsi que des contes parus dans un journal publicitaire de la région de Charleroi ou sur le site Carolo.be. On trouve encore dans ce livre des contes conçus pour répondre à une demande particulière (par exemple, "Les chauves-souris" a été écrit pour une copine qui est guide-nature) ou pour tenter de faire passer un message à des personnes que j'ai croisées (par exemple, l'histoire du speculoos qui met en scène deux frères rivaux). J'ai exercé la profession de psychologue et il me plaisait de construire des métaphores offrant ainsi aux personnes rencontrées, une approche différente de leurs difficultés. Les contes proposés sont accessibles à tous les âges. Il y est question d'animaux, d'enfants, d'adultes, d'objets, de secrets, de rumeurs, de découvertes, d'échanges...

- Quelles sont tes sources d'inspiration? As-tu des sujets de prédilection?
- Ma première source d'inspiration, ce sont les événements saisonniers (d'où de nombreux contes de Noël, Pâques, Carnaval, grandes vacances, Halloween,...). Mon premier recueil de contes s'intitulait "Contes à travers les saisons". En 2004, j'ai trouvé un éditeur qui s'appelle Chloé des Lys et depuis lors, nous ne nous sommes plus quittés! La deuxième source, ce sont les sujets de concours. Même si je ne participe pas à un concours parce que le thème demandé ne correspond pas à la longueur que j'apprécie, il m'arrive fréquemment d'écrire sur les sujets imposés. La troisième source, c'est l'origine tout à fait imaginaire d'une coutume ou d'un objet (dans "Le magasin des contes", j'aborde l'origine du casse-vitesse ou du hennin). La quatrième source, c'est l'imprévu, la parole entendue au hasard de rencontres, la demande explicite d'une personne que je connais, l'image observée qui fait des ricochets en moi. Mon imagination se plaît à transposer, transformer, enjoliver, dramatiser... Quant à mes sujets de prédilection, c'est sans doute la prise de conscience par les héros que plusieurs voies se présentent pour atteindre leurs objectifs.

- Lorsque tu écris un contes, est-ce que tu penses déjà à sa lecture et à son adaptation sur scène?
- Depuis quelques années, à l'exception des finales à Surice, il est rare que je présente sur scène des contes que j'ai écrits. Je préfère réécrire des contes traditionnels que j'actualise et dans lequel j'incorpore chansonnettes, comptines, proverbes. J'aime faire participer activement celles et ceux qui viennent m'écouter. A l'occasion, j'interpelle le public à l'aide de vraies questions (par exemple, à qui le héros pourrait-il s'adresser pour mener son projet à bonne fin?). Il m'arrive de lire certains de mes contes, je choisis alors un texte parmi ma production en fonction du public (une histoire de souris gourmande pour des élèves de sixième primaire par exemple ou un conte très légèrement érotique pour les membres de l'Association Carolorégienne d'Improvisation à la fin de la saison dernière). Bientôt, mon mari et moi allons participer à une animation dans une classe de première secondaire. Nous envisageons de lire aux élèves un conte traditionnel et de leur montrer ensuite comment chacun, à notre façon, nous avons réécrit le conte pour amener ensuite les enfants à adapter le même type de démarche sous la houlette de leur professeur.

- Quels sont tes projets? Es-tu tentée par l'écriture d'un roman?
- J'écris régulièrement des contes, nouvelles, haïkus, petits poèmes. Je me laisse guider par ce que je vis. Je brode à partir d'événements vécus, d'expériences sensorielles d'apparence banale. Je mets en scène des personnages imaginaires qui ont peu de choses à voir avec des personnages réels sauf dans quelques nouvelles historiques. Durant mon adolescence, j'ai écrit plusieurs romans. Généralement, un roman par période de grande vacance. Quand je me suis mise à écrire de nouveau, il y a environ vingt ans, j'ai préféré me consacrer à un ouvrage de psychologie ("Comment rendre votre quotidien plus plaisant? Avec la programmation neuro-linguistique" chez Chloé des Lys), ainsi qu'à des histoires assez courtes. Peut-être est-ce lié à la crainte de ne pas avoir le temps ou la motivation suffisante pour aller jusqu'au bout d'un projet plus conséquent? Je ne suis plus tentée par l'écriture d'un roman".

P.S. Cliquez ci-dessous sur "Boland Micheline" pour mon précédent article sur cet auteur belge.