mercredi 17 mai 2017

Récompenses pour Françoise Lison-Leroy

                                            Portrait      

Grâce à son recueil "Le Silence a grandi" (dédié au poète Paul André, son voisin de Blandain, décédé en 2008), Françoise Lison-Leroy vient d'obtenir deux récompenses :  le Prix du Poème en Prose Louis Guillaume et le Prix triennal de poésie de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Françoise Lison-Leroy a confié à la presse :   "Il y a quelques semaines, j'ai eu un coup de téléphone d'une personne de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour me signaler que j'avais été lauréate. J'ai été surprise et je pensais que c'était une erreur car je n'avais pas présenté ma candidature. Elle m'a alors expliqué qu'une sélection est opérée parmi les oeuvres publiées dans les trois dernières années. C'est une belle reconnaissance après ces nombreuses années d'écriture et, depuis l'annonce officielle, plusieurs personnes m'ont contactée pour me féliciter ; cela fait chaud au cœur.

Petite, je m'amusais à inventer des nouvelles définitions pour certains mots et j'y apportais déjà une petite touche de poésie. Ensuite, j'ai vraiment eu le déclic pour la poésie en écoutant à l'école Radio Scolaire sur laquelle Emile Verhaeren récitait l'un de ses poèmes. La poésie est ma langue première, ma langue natale. Je suis une amoureuse des mots. Dans la poésie, on est au plus juste, on a la volonté de se construire une langue et de faire passer un message par les mots choisis. J'ai écrit des nouvelles, un roman, du théâtre, mais je reviens toujours à la poésie....

Je peux passer deux à trois jours sur une phrase. Chaque mot doit avoir sa force, sa justesse, son sens mais aussi sa capacité d'union avec les autres mots qui l'entourent. Ca fait mal d'entendre une personne dire qu'elle ne comprend pas ce que vous avez écrit. Mais, au fil des années, j'ai relativisé et je ne cherche pas à ce que les lecteurs comprennent tout. Il faut qu'ils puissent puiser dans les mots ou dans la musicalité de l'écriture ce dont ils ont besoin et le sens qu'ils veulent en donner. Et puis, il ne faut pas chercher à tout comprendre, il faut se laisser porter et ressentir les émotions. Lorsqu'on écoute une chanson en langue étrangère, on ne cherche pas à comprendre les paroles, on se laisse guider par la musique.

Il m'a fallu du temps pour écrire "Le Silence a grandi". Par contre, une fois que j'ai commencé à mettre les mots sur papier, je savais où je voulais arriver. J'ai ainsi décliné ce poème en trois temps : la disparition d'un proche, les souvenirs partagés avec celui-ci, et la vie sans lui mais avec tout ce qu'ils nous a apporté. Ce n'est pas un poème sur la mort ; il s'agit plus d'une évocation de ce qu'on garde de lui en nous, de sa présence définitive. J'espère par ce livre avoir pu transmettre la puissance, la force, la générosité, l'amoureux des mots et de la vie que partageait Paul André".

Ajoutons que Françoise Lison-Leroy (née en 1951) a écrit une trentaine de recueils de poésie, et rédige également des articles pour les pages culturelles du journal "Le Courrier de l'Escaut". Cliquez ci-dessous sur "Lison-Leroy Françoise" pour retrouver mes autres articles consacrés à cet auteur belge.

2 commentaires :

  1. Ca doit être magnifique de gagner un tel prix, parce que rien n'a été manipulé pour l'obtenir. Pas de merci mon cher je vous le revaudrai... rien que le talent reconnu par les autres sans contrainte. Bravo! Et j'aime les gens qui ont "ça dans le sang", quoi que ce soit. Ici c'est la poésie, et c'est évident que c'est "dans le sang"...

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